Tour du Cervin en 7 jours

Randonnée

20 juil. 2022

Première grosse sortie de notre été à deux, le tour du Cervin est plein de promesses : tout simplement le plus beau trek des Alpes. Récit de l'aventure :

Jour 1 - Top Départ

Cher journal. Nous arrivons à Niklaus en début d’après midi sous une chaleur étouffante, après avoir traîné à Sion pour que Nicolas puisse emporter l’item le plus lourd de son sac : le Capital de Piketty. Nous décidons de poser le van près d’une rivière et de manger un bout. Après une petite sieste, et une hésitation pour ne partir que le lendemain (longue 1ere étape, orages annoncés ..), finalement c’est le départ. On décide de tricher un peu en empruntant le téléphérique qui relit Saint Niklaus à Jungen nous faisant économiser 700m de dénivelé. Surprise, personne ne parle français a priori dans ce village, mais un patois chelou inconnu au bataillon. On globish trois phrases pour payer notre aller simple, on met nos sacs à l’extérieur de la cabine, et on les regarde voler au dessus de 700m de vide avec un petite goutte de sueur pendant les 5min de trajet. Au final on arrive sans encombres à Jungen, un joli petit hameau perché à 1900m d’altitude et inaccessible autrement que par la télécabine.


PXL_20220720_150056873.jpg Ouf, les sacs sont toujours avec nous !


On « oublie » la carte bleue, il faudra donc faire avec nos 100€ et 100 franc suisse (#roots #onvamangerdesracines #merciApplepay). Nous commençons l’étape en marchant d’un bon pas, avec nos sacs pas si légers (Nico 15kg, Amber 12kg) pesés grâce au dernier achat Decathlon. Arrivés au milieu de la montée, les orages commencent à tonner. Ambre se met à trembler comme Jimmy. La perspective d’arriver à 22h à Gruben finit de nous convaincre : on pose la tente au bord d’un ruisseau à 2400m d’altitude. On s'occupe dans le chaos de blocs du pierrier d'à côté pour le pas perdre la corne d'Ailefroide, et on trouve même une belle faille dans une grotte. On se colle l’un à l’autre pour se réchauffer dans notre petite tente cosy sous les bruits d’orage et de moutons qui bêlent (ou plutôt poussent d’abominables hurlements) au loin.


IMG_6597.jpg Il s'agirait de ne pas perdre la corne durement acquise à Ailefroide


Jour 2 - Improvisation au lac Tourtemagne

7h30, réveil brumeux. Les nuages bas qui entourent les montagnes alentours donnent un joli air mystique à ce premier réveil (super petit dej avec ce mélange lait en poudre céréales et petit café 👌🏽). Nous plions la tente vers 9h et rattrapons le sentier laissé la veille pour installer le bivouac.


IMG_6603.jpg On se croirait au Machu Picchu !


Le chemin monte tranquillement jusqu’au col Augstbordpass, où nous croisons : un berger qui hurlait dans son smartphone en serbe (?), un couple qui nous dit bonjour comme des sims (flabadooo) et des américaines très expressives (woohooooo). On redescend tout aussi tranquillement jusqu’au petit village de Gruben. On s’arrête sur la route pour se plonger entièrement dans une auge servant aux vaches croisées sur le chemin, on se croirait presque au SPA !


PXL_20220721_100418414.jpg C'est pas toutes les rando qu'on tombe sur une auge propre comme ça !


A Gruben, on décide de se restaurer à l’hotel Schwarz. La serveuse nous indique qu’ils prennent la carte, mais pas la visa : Panique. Deux Rosties (galettes de pommes de terre) = 40CHF, on a bien 100 franc suisse sur nous mais à ce train la on ne va pas les garder longtemps ! On se dit qu’on va se rationner et bourrer notre sac de pâtes/semoule au prochain supermarché, et bye-bye les bières, bonjour le sevrage ! 😱 Finalement nous avons pu carrément payer en visa … donc yallah ça va pouvoir y aller sur les bières ! Ouf.


Après avoir bien mangé, nous réfléchissons à la suite. Soit passer par le col de Meidenpass, itinéraire classique du tour du Cervin, où nous avons repéré un endroit pour bivouaquer, soit partir complètement (en couille) à l’aventure et passer par le Col des Arpettes afin de tirer jusqu’au lac Turtmann au pied des glaciers. Seul hic, aucun chemin n’est tracé sur maps.me ou FATMAP. La seule indication est un vieux panneau dessiné à la main dans le village qui dit « ça passe en alpin ». Qu’à cela ne tienne, c’est l’aventure on décide de se lancer. Le chemin longe d’abord une rivière puis s’élève tranquillement pour suivre de jolies gorges au milieu des bois. On y croise deux camps de réfugiés ukrainiens. C’est assez impressionnant, les camps sont assez grands et construits à partir des éléments trouvés ci et la. Tentes rehaussees construites à la main, isolation en sacs poubelle, … on y croise que des femmes et des enfants sans grande surprise.


PXL_20220721_130700661.jpeg 3 camps de réfugiés Ukrainiens d'affilée croisés dans la vallée, impressionnant


On continue notre chemin. La vue au loin sur les glaciers est à couper le souffle. Arrivés au lac, nous sommes émerveillés. Deux beaux glaciers tombent en de très belles cascades et cours d’eau dans le lac Turtmann et on peut voir une magnifique falaise ainsi que le refuge TurtmannHütte qui se découpe dans le ciel.


PXL_20220721_134806737~2.jpg Le refuge Turtmann entre le barrage, les falaises et le glacier


Nous décidons de planter la tente au pied de ce magnifique glacier, d’où nous pouvons aussi admirer la rude montée au col des Arpettes que nous ferons le lendemain. Ambre pêche des têtards dans le lac pendant que Nicolas va voir de plus près le glacier Tourtemagne.


PXL_20220721_172438119.jpg Vous connaissez le mode panorama 360 de notre tente 4⭐️ ?


J’ai du mal à m’endormir, je me demande ce que je dois faire si le glacier décide de s’effondrer sur nous.. (très très peu probable mais avec le glacier de la Marmolada dans les dolo on s’imagine le pire!) quelques scénarios : 1. Je réveille nico et lui demande ce qu’on fait. 2. Je me colle à lui et attend la mort. 3. On utilise nos matelas pour surfer sur la marée qui s’abattrait sur nous (vu notre bon niveau de surf, aucun doute cela va bien fonctionner).


PXL_20220721_155755511~2.jpg Avouez que dormir près de ça c'est pas méga rassurant


Jour 3 - Col des Arpettes et lac de Moiry

Réveil matinal 6h10. Pendant la nuit j’ai pu observer les étoiles. Aucune lumière ne venait perturber ce ciel criblé de milliards d’astres, ou l’on pouvait admirer la Voie lactée avec une impressionnante précision. Départ du camp : 7h10. Le soleil n’est pas encore arrivé jusqu’à nous mais va nous réchauffer le dos pendant notre ascension. Après avoir bien préparé hier et élaborée un chemin intelligent longeant les vires pour monter plus tranquillement, nous décidons finalement de tracer tout droit : 750m de dénivelé sur des pentes entre 30 et 40degrés, parfois herbeuses, parfois pierrier. Au final, c’est un peu comme du ski de rando en été ! On tire des bords, on cherche notre itinéraire, et finalement (comme en ski) on a la flemme de faire trop de virages (même si pour le coup les conversions sont faciles !). Seul adversaire : les immenses bancs de chardons, non sans rappeler les redoutés bancs de méduses, mais bien plus simples à éviter (vu qu’ils bougent pas). On se permet deux petites pauses sans le sac pour aller faire des reels sur les rochers, et malgré ça nous arrivons assez rapidement au col des Arpettes sans se perdre (2h40), et la vue sur les glaciers derrière nous est magnifique. Des machines.


PXL_20220722_070605380.jpg Avec les papillons ils ont l'air mignons mais méfiez vous !


PXL_20220722_063745072~2.jpg On a même eu le temps de faire des photos d'artiste à contre jour


La descente de l’autre côté pour retrouver Zinal est marquée, bien marquée (une balise tous les mètres à peu près, parfois 4 sur le même rocher, on sait jamais). Nicolas avec sa fougue dans les descentes dévale 5m sur les fesses dans des gros cailloux tranchants, heureusement qu'il y a le pantalon !


PXL_20220722_102117504~2.jpg Des journées comme ça c'est mon quotidien #badass


Ps: nous ne savons toujours pas quel est ce bruit sourd que l’on entend souvent. Un avion? Un orage ? Ou le glacier qui gronde ..? Sûrement un peu de tout ça.


Après une bonne salade de poulpito, un bowl fraîcheur et quelques courses, on prend le bus jusqu'au barrage de Moiry. Le lac est d'un bleu incroyable et on voit super bien la dent Blanche au loin. C'est assez splendide !


IMG_6687.jpeg Le barrage de Moiry qui s'étire à nos pieds


PXL_20220722_155944004~2.jpg La fameuse dent blanche avec les maisons d'alpage en grosses dalles d'ardoise


L'objectif était de dormir proche du barrage, mais comme on vient de croiser deux suisses très énervés qu'on ne suive pas les règles, on décide de monter a 2500m pour planter le bivouac (that's the law). Pas de regret, le spot est magnifique et on est seuls au monde ! On se fait une petite toilette dans le lac et petit apéro avec vue sur la dent blanche et on part se coucher après une looooooongue journée.


PXL_20220722_191345676.MP.jpg Pur spot pour passer une nuit de rêve hein ?


Jour 4 - Une nuit sans fin

Nuit très très difficile aujourd'hui. On se couche sans un brin de vent et quelques nuages au loin, la météo annonçait un peu de pluie en milieu de nuit mais rien d'insurmontable.


22h30 - le vent commence à se lever, Nicolas sort resserrer les tendeurs de la tente et rentrer le linge qui sèche. Jusqu'ici tout va bien


23h - le vent est carrément fort et malgré le resserrage la tente fasseille et s'affaisse sous les rafales qui viennent de toutes part. Les gouttes qui tombent sont énormes et arrivent par vagues, on commence un peu à s'inquiéter mais on reste couchés.


23h30 - premier grondement de tonnerre. On se réveille carrément, le bruit est très fort. Second grondement, on compte les secondes. 6s donc 2km, on est en plein dedans. La tente est secouée comme dans une machine a laver. Heureusement on a lu jour 1 quoi faire, donc on se met accroupis dans la tente les pieds collés. Et là, blanc intégral dans la tente et énorme craquement sonore sans aucun délai. On se serre et on se dit qu'on s'aime, on se voit déjà y rester. Rien a faire, juste a subir, garder au maximum son calme et se serrer l'un contre l'autre... Ambre croit voir des étincelles dans la tente, Nicolas sent une odeur d'ions sur ses mains. Panique ou réalité on se saura jamais. Au bout de 10min de stress absolu, le vent décroît et les éclairs s'éloignent.


Minuit - on regarde la météo, ils annoncent maintenant partout des orages jusque 3h du matin. On se pose mille questions : est-ce qu'on profite d'une accalmie pour descendre plus bas dans la vallée ? Est-ce qu'on se plie notre matelas gonflable pour doubler la couche d'isolant avec le sol ? Nicolas se poste comme une marmotte a la porte de la tente pour compter les secondes entre les éclairs, Ambre choisit de se masquer les yeux pour ne plus voir les flash.


1h30 - après une deuxième vague de vent mais pas d'éclair proche, l'orage s'éloigne enfin. ENFIN on voit apparaître les étoiles. On regarde de nouveau la météo, on aura une vraie accalmie vers 7h donc on se met un réveil pour lever le camp.


4h30 - le vent forci de nouveau et la tente se met à claquer dans tous les sens. Nicolas sort, tous les tendeurs sont mous. La tente a tellement été secouée dans tous les sens que c'est pas spécialement étonnant. On se recouche d'une demi oreille en écoutant le vent travailler la toile et guettant malgré nous au loin le grondement si redouté.


7h -, finalement c'est fini !!! Le ciel est dégagé mais on traine pas pour plier bagage et s'enfuir d'ici. On passe le col a 8h30, et on carbure dans la descente en guettant le ciel ou rôdent encore quelques nuages sombres espacés. On se raconte tous les moments où on a le plus eu peur de notre vie. Rien de comparable ! On a vraiment cru qu'on allait y passer cette fois... Finalement en vue du village de Villaz vers 10h, le ciel est carrément dégagé et on se pose sur un caillou pour le petit déjeuner. Enfin on souffle pour de vrai !


original_9dbcbc7a-7db7-4032-a410-002e5ad3a72e_PXL_20220723_060052055.jpg L'endoit du drame au petit matin, le calme après la tempête


A Villaz, on regarde passer une dizaine de SUV conduit par des gars en polo avant de se fait prendre en stop par la seule voiture minuscule qui nous passe devant (comme par hasard). Aux Hauderes on décide de tenter le stop jusqu'à notre destination, Arolla. En moins de 2min on se fait prendre par deux jeunes de Sion qui vont grimper dans la vallée. On s'empresse de leur raconter nos mésaventures, et la conductrice nous dit qu'elle bosse chez Météo Suisse (comme par hasard) mais pas pour les orages. Super trajet en tout cas, on rencontre enfin des gens sympas !


Le camping d'Arolla a des airs d'Ailefroide, encaissé sous d'immenses montagnes au bord de la rivière dans la forêt, mais la fréquentation est beaucoup plus familiale. C'est quand même très sympa de revoir des gens après deux jours passes à marcher seuls dans la montagne ! On se lave et on s'écroule de fatigue deux bonnes heures dans la tente, EN SÉCURITÉ. En fin de journée, on monte au village boire un coup comme des gens normaux (et vivants), c'est trop coooool. La serveuse est super sympa, elle nous raconte qu'elle est française saisonnière. On rentre au camping tôt et on se couche vers 21h rincés !


IMG_6725.jpg Des douches, des enfants, des voitures et un super paratonnerre, au final on est pas si mal en société


original_d0de8400-8b16-44b4-ab06-b897db261002_PXL_20220723_143558893.jpg Les suisses c'est vraiment les rois des jardinières !


Jour 5 - Traversée du glacier d'Arolla

Grosse journée en perspective pour la première journée où on va mettre les crampons ! Au programme :

  • Marche sur le glacier d'Arolla
  • Passage de la frontière pour entrer en Italie
  • Longue descente pour passer une nuit au refuge Prarayer en Italie

On commence par suivre le sentier géologique qui retrace l'histoire des constructeurs de l'ouvrage hydraulique de Dixence, et on croise les vestige d'un village qu'ils ont créé ici à 3000 mètres d'altitude. On monte ensuite dans la moraine pour prendre notre petit dej au soleil sur le glacier. En arrivant en haut, on prend une grosse claque à la vue de la vallée complètement sèche, le glacier est vraiment 2km plus loin. Dans un couloir du mont Collon en face de nous, une pierre de la taille d'un micro-onde se décroche et dévale jusqu'en bas. Flippant, on décide de rester un peu loin des couloirs glaciaires pour le reste de la journée.


original_d097759c-3ea2-4618-b400-12ed53973782_PXL_20220724_063342365.jpg La galerie Bertol, vestige du village des travailleurs de l'ouvrage de Dixence


IMG_6755.jpg Le glacier est vraiment tout au fond de son lit


En prenant pied sur le glacier complètement sec, on voit au loin des rivières d'eau couler dans des tranchées. Peut-être qu'on va voir des moulins en fait, ces puits verticaux creusés par les eaux de fonte dans la glace ? On chausse nos crampons et on s'approche et là BAM, des énormes gouffres bleus engloutissent des torrents dans des profondeurs glacées ! On s'imagine déjà descendre dedans avec notre guide de Spéléo Fabien qui nous a promis de nous emmener une fois,


PXL_20220724_091133792~2.jpg Peut-être une grotte de glace au fond ??


En allant de moulin en moulin, on se rapproche de l'aplomb du col, mais le sentier passe trop près de la montagne péteuse qui envoie des caillous depuis ce matin. On décide de couper dans le pierrier pour rejoindre le sentier plus loin, ce qui se révèle être ultra ghetto : En fait les cailloux sont posés sur la glace, donc c'est ultra instable et impossible de planter les pieds. On finit par s'en sortir et on passe le col pour arriver en Italie. Et là, incroyable, des randonneurs partout (alors que côté suisse on en a croisé très peu). Onse pose au bord du lac glaciaire du sommet pour faire honneur aux italiens avec des pâtes au Parmiggiano avant d'avancer vers le refuge Nacamuli.


PXL_20220724_130809509~2.jpg Est-ce que ça serait pas le moment de se faire des PASTA ??


Pour descendre au Nacamuli, on se rend compte que les italiens sont en fait complètement fous. Les chemins traversent des cours d'eau ultra larges, on descend dans des pentes méga raides. Pas le même level que ce qu'on a fait en Suisse ! Au refuge, on est accueilli avec un délicieux café et tout plein de cartes de la région sur les murs. On traine un peu à toutes les regarder, l'ambiance est si calme ici ! On repart ensuite dans la descente ultra raide dans un premier temps, puis qui suit la rivière (couleur Smecta) jusqu'au refuge Prarayer. On croise sur la route le premier gars qu'on voit qui fait le tour du Cervin ! Il s'appelle Guillaume et il dort en vrai bivouac = un sac étanche pour son sac de couchage (pas ouf pendant les orages ça non ?) On mange avec lui le soir avant de se trouver un spot de bivouac dans la forêt et terminer cette journée bien dense !


original_ea0f9de0-9d00-4ebe-b95c-2f752720f7d4_PXL_20220724_154827920.jpeg La vue du refuge Prarayer, pas si mal


Jour 6 - Enfin le SPA

Aujourd'hui ça devait être jour de repos, mais finalement on décide de pousser jusqu'à Breuil pour faire péter le SPA ! Du coup réveil ultra tôt pour éviter les orages de fin de journée et en avant Guigamp. On trouve des myrtilles sauvages tout le long de la montée, de quoi compléter le petit dej avec les compliments de mère nature.


original_e2d8c1de-a2d1-4c6d-981a-0aa2971f9238_PXL_20220725_055008774.jpg Hmmmm les bonnes myrtilles !


On attaque ensuite la montée du col de Valcounera par les échelles, mais rien de bien méchant au début. En arrivant au pied du col par contre, on se retrouve face à un immense pierrier ultra pentu. Là c'est plus compliqué, il faut être super concentré et le soleil commence à se pointer. On serre les dents et au final on arrive plutôt vite en haut. Là on voit tout de suite le refuge suivant, notre étape pour manger et on attaque sans trainer la descente par une quasi via ferrata. On voit un immense éboulement, le débat sur la date est assez houleux. Ambre pense que ça date de cette année, Nicolas trouve que c'est super anthropomorphique de dire ça. On s'occupe comme on peut en rando !


IMG_6790.jpg Ca monte raide à la Valcounera...


original_3574cd2b-fb47-48d9-9df9-f6de474ff066_PXL_20220725_085538995.jpg Et ça descend raide au lac du Dragon !


On prend le traditionnel café refuge après un super repas à la polenta noyée et on finit la randonnée sur les chapeaux de roue. Faut dire qu'on s'est réservé un petit SPA 4 étoiles, on a hâte ! En arrivant à Breuil, on voit le Cervin pour la première fois du tour, mais il est un peu dans les nuages. On verra tout ça demain bien reposé !


original_d576866e-31da-4c6e-8b35-9802ded8c363_PXL_20220725_125811141.jpg On voit quand même que c'est un beau morceau ce Matterhorn


On reste à l'hotel Bucaneve pour l'aprem et la nuit. Ambre fait péter le massage (45min de bonheur) et Nico passe le même temps à se faire rotir au sauna. On termine tout ça au jacuzzi, les batteries remontent à fond !! On va manger ensuite une délicieuse pizza au Sotto Zero, on a l'impression d'être des gens normaux en vacances (et c'est honnêtement pas désagréable). On s'enfonce dans notre immense lit pour une nuit de sommeil ultra méritée après une journée bien dure mais bien récompensée !


IMG_6822.jpg Enfin propres et détendus !

Jour 7 - Journée télésiège

Dernier jour du Trek, et là après tout ce wellness au SPA hier on a envie d'y aller mollo l'asticot ! On prend les plans des télésièges et on élabore un itinéraire au maximum mécanisé. Tant qu'à faire qu'on est en station autant en profiter. On paye 24e notre aller simple au Monte Rossa, et on embarque dans la première cabine italienne. Au stop, le Cervin est bien dégagé et on peut étudier un peu l'arête du Lion (côté Italien).


PXL_20220726_082834118~2.jpg La bête en face sud bien dégagée


On passe ensuite au dessus des lacs et on prend des photos par les vasistas. Elles sont surprenamment belles ! Comme quoi, "no pain but still gain". Parmi les vélos de descente, on croise plusieurs gars qui portent des skis dans les cabines. On se dit qu'ils sont un peu fous, on est en plein juillet. Mais en fait quand on arrive sur le glacier, on se retrouve carrément en station. Des centaines de skieurs qui font la queue au tire fesse, des restaurants d'altitude, des ratrack qui tassent la neige. Trop bizarre !! Les pistes sont bordées par les rimayes et les crevasses, on s'attendait pas du tout à ça.


PXL_20220726_095336718.jpg Station de ski en plein mois de juillet, check


On longe les pistes, des gars font du slalom, ils sont assez monstrueux. C'est surement là que s'entrainent les skieurs pro à l'année en fait. Tant qu'à ne rien faire de la journée, on se dit qu'on va parcourir la station à pied et redescendre côté suisse par le Klein Matterhorn, le téléphérique le plus haut de Zermatt. En remontant sur les pistes, on longe des crevasses qui ont été coupées par les dameuses. Du coup on peut juste marcher dedans, un vrai musée de glace ! On met la corde et on va visiter en restant proche de l'entrée pour ne pas glisser. C'est trop stylé !

IMG_6852.jpg Balade dans la glace


IMG_6859.jpg Ooooo les belles stalactites !


Quand on arrive en haut du plateau, on se rend compte qu'on est vraiment sur le plateau du mont Rose, au pied du Breithorn, son extrémité ouest. On hésitait à aller au sommet, mais une grosse partie a l'air en glace et nos crampons sont trop petits. Du coup on va juste se balader un peu sur la neige du plateau, la vue est juste magique. On prend ensuite le téléphérique, pas de portique en haut, du coup on se dit que c'est peut-être gratuit. Bien sur c'est pas le cas, et au guichet suivant on découvre le prix : 78e la descente par personne aaaaaaaargh. Ambre négocie de ne payer que les deux prochains tronçons et le gentil caissier nous fait payer 53e finalement (cher quand même). On finit la descente dans la cabine avec deux américaines qui racontent leur vie sans filtre, un peu gênant mais bon on profite bien de la vue quand même.


PXL_20220726_115759236~2.jpg Le mont rose par la fenêtre du téléphérique, y a pire !


Arrivé à Zermatt, on tourne un peu pour trouver un bar à bière et fêter la fin de la randonnée. La ville est très jolie avec ses chalets en bois fleuris par des jardinières de géraniums rouges qui poussent sur chaque balcon. C'est joli mais c'est vraiment une station de ski familiale. L'ambiance de Chamonix est quand même plus cool !!! En parlant de Chamonix, Arnaud et des potes y arrivent ce soir donc on traine pas trop pour pouvoir les rejoindre et leur raconter nos aventures.


PXL_20220726_125744217.jpg Les chalets dans le centre de Zermatt, c'est quand même très joli


Au final on en aura prix plein les jambes avec la longueur des étapes, plein la vue avec tous les étages alpins représentés (parfois plusiuers fois par jour) et plein d'émotions avec l'orage. Un trek qu'on est pas prêts d'oublier !



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