09 sept. 2022

Mais quelle idée ! Plein d’enthousiasme suite à nos « exploits » des jours passés, on décide de partir dans la voie Steger qui fait 550m qui nous fait arriver en haut de la Cime Grande del Catinaccio, à 3000m d’altitude. Tout ça en terrain d'aventure, donc sans spit sur la paroi, avec quelques relais déjà présent.

Nous montons donc le vendredi après midi au refuge Vajolet pour y dormir, et regardons les prévisions météo et les descriptions de la voie. Quelques pluies sont annoncées à partir de 15h donc on se dit qu’il faut partir tôt car la voie fait 18 longueurs, et elle s’annonce plutôt soutenue dans le IV/V+.
Au dîner 2 anglais bien joviaux (ils en étaient à leurs 5e bières depuis 17h, on s’est vraiment senti petit joueur à côté !) nous ont dit « either you are very fast, or very stupid! » well… 😅

Lendemain matin, réveil 5h30 après une bonne nuit. Le jour se lève doucement lorsqu’on attaque les 30min d’approche, et le soleil commence à nous réchauffer à partir de la deuxième longueur. Pas un brin de vent, les conditions s’annoncent plutôt bonnes.

Top départ, il est 7h !

En plus devant nous un guide et sa cliente nous montrent la voie.
Puis, dès L3, on se fait tracer. On fait les longueurs suivantes en réversible, belles longueurs dans le 4/5. Puis, à la L6, on se rend compte qu’on est plus dans la voie, les difficultés commencent. Nicolas passe en tête et essaie tant bien que mal de retrouver le chemin. Finalement on tire 5 ou 6 longueurs de 40/50m dans un terrain parfois bon, parfois douteux mais sans protection et indice de progression. La, on se dit qu’on est perdu au milieu d’une face verticale de 500m et que ça ne sent pas bon. On fait même un peu de corde tendue au milieu car impossible pour Nicolas de trouver de quoi construire un relai 😬
Puis là, victoire, on trouve un relai de secours posé par des grimpeurs qui s’étaient aussi perdus et qui nous permet de rejoindre notre voie à la L12. Plus que … 6 longueurs, mais la journée est déjà bien entamée (il est 14:30 et ça fait 7h30 que l’on grimpe sans pause) et le temps se met à se dégrader. Ambre a toutes ses couches thermiques sur elle, et les doigts de pieds qui commencent à geler dans les chaussons. Nicolas finit de grimper en tête les dernières longueurs, V+/IV/IV/V/V+ avec des hésitations parfois sur le chemin, et une dernière longueur dans une cheminée trempée où il commence à nous neiger dessus.
On arrive finalement en haut de la cime à 18h, complètement dans les nuages donc aucune vue.

Dernière longueur, le froid commence à se faire sentir

Le retour n’est pas simple non plus car nous progressons dans le brouillard et sous la grêle, et les rappels sont de la vraie speleo et nous manquons de peu de coincer la corde et de devoir remonter.
Finalement, arrivés en bas des rappels la vue se dégage, et le coucher de soleil lié au plaisir d’être de nouveau sur la terre ferme nous redonne le sourire.

Enfin le sol !!!!! Et le soleil

On arrive à 20h au refuge, exténués et heureux d’être en vie en nous disant que la, c’était un peu trop. Il nous manque encore de l’expérience sur la recherche d’itinéraire et la pose de coinceurs pour être efficace et ne pas exploser l’horaire !

Topo : Camptocamp